14/10/2009

LE CORPS ET L'ESPRIT



Le corps devrait fonctionner correctement, parfaitement. C'est un art pas une austérité. Ce n'est pas de l'austérité, vous ne devez pas vous battre avec lui, vous devez simplement le comprendre. Le corps est si avisé, plus sensé que votre mental souvenez-vous; parce que le corps a existé depuis plus longtemps que le mental. Le mental est une toute nouvelle venue, juste un enfant. Le corps est très ancien, très très ancien parce que vous avez été jadis comme une roche; le corps était là, le mental dormait à poings fermés. Puis vous êtes devenu un arbre; le corps était là, avec toute sa verdure et ses fleurs. Le mental dormait toujours à poings fermés; pas aussi endormi que dans la roche mais cependant endormi. Vous êtes devenu un animal, un tigre; le corps était bouillonnant d'énergie mais le mental ne fonctionnait pas. Vous êtes devenu un oiseau, vous êtes devenu un homme... Le corps a fonctionné pendant des millions d'années. Le corps a accumulé beaucoup de sagesse, le corps est très sage. Ainsi si vous mangez trop le corps dit: "Arrête !" Le mental n'est pas si sage, le mental dit: "ce goût est si bon, encore un peu". Si vous écoutez le mental, alors le mental devient destructeur du corps, d'une façon ou d'une autre. Si vous écoutez le mental, il dira tout d'abord: "Continue à manger", parce que le mental est idiot, un enfant; il ne sait pas ce qu'il dit. C'est un nouveau venu, il n'a aucune connaissance en lui, il n'est pas avisé, c'est encore un sot. Écoutez le corps, lorsque le corps dit: "Faim", mangez, lorsque le corps dit: "Stop", arrêtez-vous. Si vous écoutez le mental, c'est comme si un petit enfant menait un vieil homme, tous deux tomberont dans un trou. Si vous écoutez le mental alors en premier lieu vous serez trop dans les sens et ensuite vous en serez lassé. Chaque sens vous apportera de la misère, chaque sens vous apportera plus d'inquiétude, de conflit, de douleur. Si vous mangez trop il y aura des douleurs, des vomissements, tout le corps est dérangé. Alors le mental dit: "manger est mauvais, aussi, tu dois jeûner." Et un jeûne est lui aussi dangereux. Si vous écoutez le corps il ne mangera jamais trop, il ne mangera jamais trop peu, il suivra simplement le Tao. Quelques scientifiques ont travaillé sur ce problème et ils ont découvert un très beau phénomène; les petits enfants mangent chaque fois qu'ils ont faim, ils s'endorment chaque fois qu'ils sentent le sommeil venir. Ils écoutent leurs corps. Mais les parents les dérangent, ils continuent à les forcer: "C'est l'heure du dîner, ou l'heure du déjeuner, ou ceci ou cela, ou c'est l'heure de dormir; va !" Ils ne permettent pas à leurs corps de... Donc un expérimentateur a essayé de laisser des enfants à eux-mêmes. Il travaillait avec vingt-cinq enfants. Ces enfants n'ont pas été forcés de s'endormir, n'ont pas été forcés de se lever, n'ont pas été forcés du tout pendant six mois. Et une compréhension très profonde est venue. Ils dormaient bien, ils avaient moins de rêves, aucun cauchemar, parce que les cauchemars venaient du fait des parents qui les forçaient. Ils mangeaient bien, mais jamais trop, jamais moins que nécessaire, jamais plus que nécessaire. Ils aimaient manger et parfois ils ne mangeraient pas du tout. Lorsque le corps n'en sentait pas le besoin, ils ne mangeaient pas et ils n'ont jamais été malades du fait de la nourriture. Une autre chose que personne n'a jamais soupçonnée a été comprise et c'a été un miracle. Seul un Sosan peut comprendre, ou un Lao Tzu ou un Chuang Tzu, parce que ce sont des maîtres du Tao. C'était une telle découverte ! Ils ont compris que si un enfant était malade, alors il ne mangeait pas certains produits alimentaires spécifiques. Ils ont alors essayé de comprendre pourquoi il ne mangeait pas ces types de produits. Ces produits alimentaires ont été analysés et il a été trouvé que pour cette maladie, ces produits alimentaires étaient dangereux. Comment l'enfant a t-il décidé ? Simplement le corps. Lorsque l'enfant grandissait, il mangeait en abondance ce qui était nécessaire pour sa croissance. Ils ont alors analysé l'alimentation et ont constaté que ces ingrédients étaient utiles à la croissance. L'alimentation changeait parce que les besoins changeaient. Un jour un enfant mangeait une denrée et le jour suivant ce même enfant ne la mangeait pas. Les scientifiques ont alors estimé qu'il y a une sagesse du corps.
Si vous permettez au corps d'avoir son mot à dire, vous vous déplacez sur la bonne voie, la grande voie. Et ce, non seulement avec l'alimentation, il en va ainsi avec la vie entière. Votre sexualité pose problème à cause du mental, votre estomac va mal à cause du mental. Vous interférez avec le corps, n'interférez pas ! Même si vous pouvez le faire pendant trois mois, n'interférez pas. Soudain vous devenez tellement sain, qu'un bien-être descend sur vous, tout va parfaitement, comme un gant. Mais le mental est le problème. Si vous écoutez les sens vous devenez simple. Bien sûr, personne ne va vous respecter parce qu'ils diront: "Cet homme est un homme sensuel". Un homme sensuel est plus vivant qu'un homme non-sensuel. Écoutez le corps ! parce que vous êtes ici pour goûter ce moment que l'on vous a donné, ce moment gracieux, cette béatitude qui vous est donnée. Vous êtes vivant, conscient et dans un monde si vaste ! L'être humain est un miracle sur cette petite planète... très très petite, minuscule ! Le soleil est soixante mille fois plus grand que cette terre et ce soleil est médiocre. Il y a des soleils des millions de fois plus grands que celui-ci et il y a des millions de soleils et des millions de mondes et d'univers. Jusqu'ici il semble, pour autant que la science puisse le dire, que la vie et la conscience ne sont apparues que sur cette terre. Cette terre est bénie. Vous ne savez pas ce que vous avez atteint, si vous ressentez ce que vous avez atteint, vous serez simplement reconnaissant et vous ne demanderez rien de plus. Vous pourriez avoir été un rocher sans pouvoir faire quoi que ce soit. Vous êtes un homme et vous souffrez et vous êtes inquiet; vous ne comprenez rien. Aimez ce moment parce qu'il peut ne pas revenir. C'est ce que les Hindous veulent dire, ils disent que vous pouvez devenir de nouveau un rocher. Si vous n'appréciez pas et ne grandissez pas avec cette compréhension, vous chuterez, vous pouvez de nouveau devenir un animal. C'est la signification; souvenez-vous toujours que cette apogée de conscience est un tel sommet que si vous n'appréciez pas et ne vous intégrez pas, vous tomberez. Gurdjieff avait l'habitude de dire que vous n'avez encore aucune âme; la vie est simplement une opportunité pour l'atteindre, pour devenir une âme. Ne continuez pas à gaspiller du temps et de l'énergie, parce que si vous mourez non cristallisé, vous disparaissez simplement. Et qui sait lorsque l'occasion se présentera de nouveau ? Personne ne peut le savoir, il n'y a personne qui puisse dire quoi que ce soit à ce sujet. Ceci peut être dit: en ce moment l'occasion est là pour vous. Si vous l'appréciez, si vous vous sentez extatique à son propos et reconnaissant, cela devient plus cristallisé.
Rappelez-vous, rien de plus n'est nécessaire qu'être reconnaissant. Tout ce que vous avez est trop, c'est trop d'être reconnaissant et remerciant. Ne demandez pas plus de l'existence, appréciez simplement ce qui vous est donné et plus vous appréciez, plus il vous sera donné. Jésus a dit une phrase très paradoxale: "Plus vous avez, plus il vous sera donné et si vous n'avez rien, même ce rien vous sera retiré". Cela semble être très anti-communiste, cela semble être absurde. Quel genre de calcul est-ce là ? " Plus vous avez, plus il vous sera donné et si vous n'avez rien, même ce rien vous sera retiré". Cela semble être fait pour des hommes riches et contre les pauvres. Cela ne concerne pas l'économie ordinaire; il s'agit de l'économie suprême de la vie. Seuls ceux qui ont, auront plus, parce que plus ils apprécient la vie, plus elle devient disponible. La vie croît par l'appréciation, la Joie en est le sutra. Soyez joyeux, reconnaissant, quoi que vous ayez, quoi que ce soit, soyez extasié par cela. Plus vous êtes ouvert et plus il vous sera donné, plus de bénédictions vous seront données, vous en devenez maintenant capable. Celui qui n'est pas reconnaissant perdra ce qu'il a. À celui qui est reconnaissant, l'existence entière l'aide à croître plus encore parce qu'il est digne et qu'il comprend ce qu'il a.



Osho, Extrait de: Hsin Hsin Ming

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