27/09/2010

INTRODUCTION AUX PRATIQUES DU SEITAÏ








1) Origine du Seitaï Shidô

La Voie Seitaï est une discipline à la fois pratique et philosophique qui a été fondée par un japonais, Haruchika Noguchi, au début du siècle. Celui-ci découvrit dès l’enfance qu’il possédait des dons de guérisseur ; il étudia alors différentes méthodes de médecine traditionnelle et commença à exercer. Il se sentit en effet investi d’une mission et consacra la première partie de sa vie à soigner ses semblables. Durant cette période, il acquit une renommée très importante et fut amené à traiter des milliers de patients et à conseiller de nombreux praticiens de médecine classique ou traditionnelle. Cependant malgré les succès qu’il obtint dans le traitement de pathologies de toutes sortes, il décida de travailler en amont afin d’entraîner l’organisme à être son propre médecin, c’est à dire à être autonome et se prendre en charge. Il mit en évidence au fil des années un ensemble de méthodes et principes capables de redonner à l’être humain ses capacités de réaction et d’autonomie optimales face aux perturbations de toutes sortes. Cette nouvelle discipline fut baptisée Seitaï Shidô (littéralement « la voie vers la coordination corporelle ») et reçut l’aval du ministère de l’éducation nationale du Japon.

Tout au long de sa vie, Noguchi s’est particulièrement consacré aux enfants ; il a mis notamment à jour des principes d’éducation, d’accouchement, une approche de la communication avec les enfants et les bébés, etc, révolutionnaires pour l’époque, principes dont certains ont été depuis redécouverts en Occident (F. Dolto etc..). A la fin de sa vie il avait acquis une telle connaissance des êtres qu’il ne lui était souvent plus nécessaire d’intervenir physiquement sur ses patients : son travail se faisait par la parole ; en s’adressant directement à l’inconscient de ses patients, il obtenait des résultats aussi spectaculaires que par la pratique corporelle.

Le Seitaï compte au Japon un certain nombre d’experts ; il constitue cependant un enseignement ésotérique très astreignant qui demande plus de 20 années d’étude pour être maîtrisé, à condition de posséder en outre au départ une très grande sensibilité. C’est pourquoi Itsuo Tsuda, disciple de Noguchi et de Morihei Ueshiba (fondateur de l’Aïkido), s’attacha à faire connaître avant tout la partie du Seitaï qui peut être assimilée par tout un chacun. Celle-ci ne saurait en aucune façon être considérée comme une vulgarisation ou une simplification du Seitaï. En effet, ces pratiques constituent une partie du Seitaï, mais elles forment aussi en soi un tout : il s’agit de principes et de pratiques qu’on peut approfondir sa vie durant, sans pourtant en épuiser la substance. Alors que la partie ésotérique est destinée aux spécialistes afin qu’ils puissent ensuite rapidement orienter, traiter un grand nombre de leurs semblables par des techniques directes, la partie exotérique est destinée à ceux qui recherchent une pratique individuelle pour normaliser leur terrain. Le paradoxe est qu’on obtient sur soi-même les mêmes bénéfices que ceux dispensés par les pratiques qui sont l’apanage des spécialistes.

En France, ces pratiques exotériques furent introduites par Itsuo Tsuda, qui écrivit aussi neuf ouvrages sur la question. A son décès, certains de ses élèves prirent la relève, dont Jean Benayoun, ancien expert de Karaté, et les assistants qu’il a formés. Cet enseignement est dispensé en étroite collaboration avec des experts japonais, tous proches disciples de Noguchi, et avec qui des échanges sont organisés régulièrement. Par ailleurs, une pratique régulière existe dans un certain nombre de clubs en Europe ; des stages de courte ou longue durée sont organisés plusieurs fois par an.

2) Qu’est ce que le Seitaï-Shidô ?

La notion de Seitaï implique un certain nombre de pratiques et de principes, mais désigne aussi un état.
Parmi ces pratiques, on peut citer le Katsugen-Undo, le Yuki, le Seitaï Sôhô, les Seitaï Taïsô. Les experts utilisent pour leurs interventions une typologie basée sur la motricité involontaire appelée Taïheki.

Le Katsugen-Undo (voir plus bas) est une pratique au cours de laquelle, après une série de mouvements respiratoires visant à induire un état de non-faire, de non-penser, on laisse le corps s’exprimer spontanément par des mouvements de nature inconsciente, afin de dénouer les tensions de toutes sortes qui se sont accumulées et inscrites durant le vécu quotidien.

La pratique du Yuki, ou Yuki-Hô, (voir plus bas) vise à apprendre à diriger sur un partenaire ou sur soi-même le flux de l’énergie vitale qui circule à l’intérieur et l’extérieur de nous (le Ki).
Une fois qu’on a assimilé les bases de ces deux pratiques au cours de séances en groupe (assimilé non pas sur le plan intellectuel mais sur le plan de la sensation), on peut pratiquer seul sans risques d’erreurs.

Les Seitaï Taïsô et le Seitaï Sôhô sont deux des domaines réservés aux professionnels du Seitaï. Les Taïsô ressemblent extérieurement à des mouvements de gymnastique, faits sur mesure, au cas par cas, entre autres selon le Taïheki de chacun. Ils sont appliqués de manière extrêmement lente sous le contrôle d’un expert. Le Seitaï Sôhô est fondé sur des techniques de manipulations corporelles extrêmement précises ; il s’agit bien évidemment de la partie la plus confidentielle du Seitaï Shidô car la moindre erreur peut être dommageable. Il existe cependant une forme de Sôhô non « technique », basée sur la sensibilité et l’intuition, et qui peut être effectuée par les pratiquants maîtrisant la « respiration » juste, acquise par plusieurs années de pratique assidue.
On appelle aussi « seitaï » l’état idéal où le terrain est normalisé. Cette notion de bonne santé ne désigne pas un état défini, comme en Occident, par l’absence de maladie ou par des chiffres issus de moyennes statistiques (température =XXX, tension artérielle =XXX, poids = XXX etc..). On peut très bien être « seitaï » tout en ayant de la fièvre, en étant enrhumé, etc. Il s’agit d’un état dans lequel le corps est capable de faire face aux perturbations et, aux agressions extérieures, de manière adéquate, dynamique et souple.

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